Dani Gal : Historical Records

Avec un entretien (ang.) de Marcus Gammel et Dani Gal
260 p avec 403 illustrations en couleur
260 x 260 mm, broché avec rabats

ISBN 978-3-86442-214-0

39,80 €

Records historiques

Le souvenir et le travail sur le souvenir pour écrire l’histoire occupent une place centrale dans l’œuvre de Dani Gal (*1975). Depuis 2005, l’artiste a constitué de vastes archives de disques historiques et assemble ces documents sonores à des sons électroniques dans ses installations et performances – souvent collectives. Il commence par déconstruire le matériau historique, puis le transpose dans un contexte contemporain afin de le reconstruire – à travers la vision globale structurante du matériel auparavant éparpillé, une couche du passé sinon impossible à retrouver sensoriellement. Il donne ainsi des impulsions nouvelles à notre travail sur l’histoire, et ouvre une perspective supplémentaire vraiment surprenante. Plus généralement, Dani Gal remet en question la manière dont l’histoire, ou plutôt son enregistrement, est construit, conditionné, présenté et consommé, sans se limiter ce faisant au disque vinyle en tant qu’objet esthétique, mais en tenant compte de l’ensemble des informations qui y sont associées. Outre quelques disques de la Deuxième Guerre mondiale et de ses principaux protagonistes (« Hitler parle », Goebbels, Roosevelt, Churchill etc.), sa collection se distingue surtout par des supports de son américains de l’après-guerre : discours de Kennedy, Nixon, Jesse Jackson ou compilations de sons originaux des années 1967, 1968 et suivantes. L’ensemble soulève des questions quant aux évènements historiques et à leur présentation médiatique, que Dani Gal s’empresse cependant de placer à une distance ironique en brouillant l’univers sémantique analogique du langage parlé avec les nuées de sons numériques électroniques qu’il produit. L’ouvrage que nous publions ne constitue pas uniquement une documentation de ses recherches méticuleuses dans le labyrinthe des archives de médias, à la base de son travail, il tisse – au sens propre du terme – les sources et la culture pop afin de façonner comme un ready-made photographique.