Anselm Reyle : Stripe Paintings 2003–2013

Cat. CFA Berlin

Catalogue d’exposition, éd. CFA Berlin
text (all./ang.) par Anna-Catharina Gebbers
32 p avec 18 illustrations en impression avec 7 couleurs
Format 32,5 x 23,5 cm, couverture rigide

ISBN 978-3-86442-155-6

29,80 €

Encore plus de (tableaux à) rayures

Voilà longtemps que les images rayées de Barnett Newman, Kenneth Noland, Bridget Riley, Gerhard Richter, Frank Stella et Daniel Buren sont devenues légendaires. On trouve donc une certaine coquetterie au collègue artiste, qui reste néanmoins plus jeune même s’il connaît un grand succès, qui débarque et veut faire du neuf avec du vieux. Mais le fait-il seulement ? L’excellent petit livre qui donne un bon aperçu de ce groupe d’œuvres aujourd’hui très connu d’Anselm Reyle fait parfaitement comprendre avec sa production luxueuse à impression en sept couleurs que les rayures ne sont pas ici simplement des rayures et que si le neuf reste lié à l’ancien, il lui ajoute malgré tout encore quelque chose d’entièrement nouveau. Et ce neuf ne se limite pas aux coloris particuliers des tableaux rayés d’Anselm Reyle. Ne s’agit-il pas avant tout et comme toujours dans la peinture depuis le début du 20e siècle d’une attitude – ou, selon les termes de Carl André : « La peinture de Frank Stella n’est pas symbolique. Ses rayures sont les chemins du pinceau sur la toile. Ces chemins seuls mènent à la peinture. » Anselm Reyle ne voit guère les choses autrement et ajoute pour compléter la déclaration de Carl André : « … si c’est une folie que j’ai trouvée dans la vitrine ou des trouvailles de l’histoire de l’art récente, comme p. ex. les images rayées ». Reyle utilise cependant toujours les matériaux (trouvés) comme des moyens de recherche : pourquoi ressentons nous comme harmonieuse une certaine combinaison de couleurs et de matériaux alors que d’autres nous paraissent radicales ? Pourquoi une combinaison de couleur et de matériel exerce-t-elle un charme, et pas une autre ? Dans quelle mesure ces jugements sont-ils influencés ? Comment les structures déterminantes, les influences peuvent-elles être revues ? Dans les pointes d’Anselm Reyle, le ready made est formellement à l’œuvre, son langage se compose de reprises un à un, d’agrandissements ou de citations de matériel et de couleurs, l’artiste le voit comme une partie du monde marchand qu’il conçoit par conséquent comme un gigantesque ensemble ready made. L’exploit dans ces tableaux est incontestablement leur transformation radicale permanente qui, en restant engagée envers le contemporain, met directement le cap sur l’intemporel.

Exposition :
CFA Contemporary Fine Arts Berlin, 1/10–14/11/2015