Catalogue d'exposition, Contemporary Fine Arts CFA Berlin, éd. Bruno Brunnet et Nicole Hackert
Textes (all./ang.) de Kito Nedo, Louisa Elderton
48 p. avec 35 illustrations en couleur
Format 28 x 20 cm, cahier agrafé avec cinq planches à rabats
24,80 €
À première vue, la discontinuité détermine le travail d'Eberhard Havekost. Dans leur sens du réalisme, certaines des dernières peintures des années 2017-2019 sont presque parfaites. Le kangourou du titre fixe le spectateur, il semble ébloui par la lumière crue, peut-être celle d'un phare de voiture. Son corps est comme figé, sa posture est une anticipation de la rigor mortis. D'autres tableaux sont abstraits, combinant des coups de pinceau dynamiques et gestuels avec le grattage de la peinture. Dans d'autres tableaux, des couleurs telles qu'un orange vif, un jaune citron ou un rouge écarlate s'entremêlent, suggérant un brouillard de fumée. Ensuite, un vert sulfureux semble presque uniforme et donc un peu jaunâtre, comme s'il était acide, étouffant et mordant sur la toile. Le processus de la peinture devient chimique lorsque Eberhard Havekost enlève couche après couche de peinture avec de la térébenthine, c'est-à-dire qu'il la liquéfie à nouveau pour qu'elle semble se dissoudre. Ainsi, les tableaux d'Eberhard Havekost vont plus loin que la réalité. Elles tournent autour de la dissolution de l'objet, car il s'agit pour lui dans son œuvre de reconstruire, de voir quelque chose et de le reconstruire. Mais l'image reste plate, elle n'est pas seulement imagination, elle reste objet, elle est douce et peut ainsi être chargée de différentes significations.
Exposition :
CFA Contemporary Fine Arts Berlin, 26/4 - 1/6/2019