Siegfried Anzinger: Werke auf Papier

Flotter avec légèreté entre un profond sérieux et une grande sérénité

Avec le "Grand Prix de l'Etat autrichien 2003", le travail de Siegfried Anzinger a reçu la plus haute consécration de l'Etat de la République alpine. C'est aussi la reconnaissance d'un artiste très discret, surtout dans le domaine de la peinture des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, que les autorités et les artistes ont toujours eu du mal à accepter à Vienne - l'échec des institutions semble trop important, le scandale de l'actionnisme est encore trop profondément ressenti. C'est peut-être pour cette raison que Siegfried Anzinger s'est détourné de la scène locale dès 1982 et s'est installé en Rhénanie, où il enseigne depuis 1997 en tant que professeur à l'Académie de Düsseldorf. C'est là qu'il vit, c'est là que naît, loin du monde viennois, une œuvre formellement aboutie, rigoureuse, mais aussi incroyablement stricte et, ce faisant, très surprenante. Dans des fragments, des figures mythologiques rencontrent la sensibilité contemporaine, la formation des légendes est mesurée à l'aune du nu et du phallus. Car même dans le monde mythique, le vrai ne semble pas exister dans le faux, la volonté absolue l'emporte encore sur toute forme. C'est la contradiction qu'expose Siegfried Anzinger dans sa magnifique série d'aquarelles : la scène est vite gâchée par le sexe, on trouve vite des dévalorisations là où le sentiment ne voit pas d'issue. Mais Siegfried Anzinger sait magistralement s'équilibrer, comme le montrent ses dernières feuilles, réalisées entre 2001 et 2004 : elles flottent avec légèreté entre un profond sérieux et une grande sérénité.

Expositions :
Albertina, Vienne, 17/5 - 29/8/2004
Gemeentemuseum La Haye, 5/2 - 16/5/2005