Sophie Reinhold: Das kann das Leben kosten

Le modèle déchirant du présent ou "Une sorte d'impressionnisme post-Corona".

L'absence est un thème récurrent chez Sophie Reinhold : ce qui est laissé de côté, ce qui n'est pas dit, ce qui n'est pas invité. Les règles de base de l'abstraction. Le fait que tout ne doit pas être dit. Cela crée une sorte d'ambiance générale. Un modèle, peut-être. Cela crée une place à l'écart du langage. Un silence très clair. Lorsqu'il y a un grand nombre de motifs, la vue d'ensemble d'un modèle se perd facilement. Le désordre s'installe. La distance aide à retrouver une vue d'ensemble. Dès que la répétition du motif se confirme, le modèle s'est imposé avec succès, ce qui déclenche aussi bien l'esprit obsessionnel que l'esprit de sérénité ... Ce qui est vraiment intelligent dans la peinture de Sophie Reinhold, c'est que l'artiste part du principe, et le prouve sans cesse dans son art, que sa réalité ne peut pas être lissée, que l'événement a eu lieu depuis longtemps avant de pouvoir être forcé dans une forme. Son art pratique une multiplicité kaléidoscopique et ne suit aucune formule unilatérale, ce qui rend cette œuvre multiple et stratifiée. Une méthode apparaît clairement : la décision de poncer sa peinture, le fait d'enlever et d'appliquer ses images, cela reflète l'idée que notre expérience de la réalité équivaut à une usure du quotidien ... "Cela peut coûter la vie" a été, si je ne m'abuse, la première exposition Berlinger à ouvrir après l'assouplissement des restrictions dues à la pandémie de Covid19. Les peintures réalisées avant la crise mondiale prouvent que Sophie Reinhold s'intéresse à notre présent agglutiné avec l'urgence qui s'impose. Tenzing Barshee

Exposition :
CFA Contemporary Fine Arts Berlin, 20/5 - 20/6/2020