Susanne Paesler: Werke 1991–2006

La modernité comme modèle

Susanne Paesler, née en 1963 à Darmstadt et décédée en 2006 à Berlin, fait partie d'une génération d'artistes qui a pris congé du concept moderniste de l'image comme lieu de visions esthétiques toujours nouvelles et se dépassant mutuellement. Dans sa création artistique, elle discute plutôt de la place de l'œuvre d'art dans un monde d'images déjà existantes et de structures esthétiques reproductibles. En apparence, Paesler cultive le langage des formes géométriques d'une œuvre d'art constructiviste entièrement auto-référentielle, mais les motifs et le choix des couleurs renvoient sans cesse à des contextes extra-image. Ces tableaux font donc penser à des couvertures en laine bon marché, à des chaussettes Burlington ou encore à des manteaux Burberry, c'est-à-dire à des objets d'usage courant qu'elle utilise comme motifs et modèles pour ses travaux. Au lieu de tendre le tissu directement sur le châssis en suivant le principe du readymade (et de renouer ainsi avec les tableaux de tissus de Palermo), elle copie les motifs à la main, de sorte que l'art, l'artisanat et le design entrent en interaction fluide. Partant de cette orientation, il semble presque logique que Susanne Paesler s'intéresse au cours des années 1990 au motif du cadre - en tant que limite de l'image désormais peinte ( !) -, au trompe-l'œil et à la thématique de l'image dans l'image. L'unique, l'authentique, est une vision esthétique dont Paesler se méfie. Le catalogue de la première exposition d'ensemble présentée par le Kunstmuseum de Bonn comprend en tout 40 travaux de 1991 à 2006.

Expositions :
Musée d'art de Bonn, 25/1 - 5/6/2016
Schauwerk Sindelfingen, 19/6/2015 - 22/1/2017