Georg Winter: Deutscher Holzschnitt nach ’68

La véritable gravure sur bois allemande !

Le musée n'est pas le terrain que Georg Winter privilégie pour ses travaux artistiques, et une situation d'exposition largement classique, avec des travaux sur papier accrochés aux murs, n'est pas le format courant dans lequel l'artiste s'exprime habituellement. Les laboratoires temporaires, les projets de recherche interdisciplinaires ou encore les Self Organizing Performances sont normalement les champs d'action avec lesquels Georg Winter agit dans l'espace public et avec lesquels on associe directement son œuvre. De 2003 à 2007, Georg Winter a été professeur d'art et d'espace public à l'Académie des beaux-arts de Nuremberg. Depuis, il est professeur de sculpture et d'art public à l'École supérieure des beaux-arts de la Sarre à Sarrebruck. Cependant, on a tendance à oublier, au vu des multiples activités de Georg Winter, que presque tous ses projets sont accompagnés de gravures sur bois impressionnantes et que celles-ci font souvent partie du travail d'installation. En réalité, il travaille continuellement dans ce médium depuis ses débuts et a ainsi créé au cours des dernières décennies un corpus de quelques centaines de motifs au total, dont cette publication présente pour la première fois un échantillon, tout comme le Städtisches Kunstmuseum Spendhaus de Reutlingen en a exposé une sélection exemplaire. Les travaux de Georg Winter n'ont pas grand-chose en commun avec l'esthétique familière de la gravure sur bois et ne misent pas sur les qualités sensuelles ou haptiques d'une application de couleur sans pâte ou sur un papier de qualité supérieure comme support d'impression. Georg Winter imprime toujours ses motifs de manière complètement homogène en noir et sur du papier transparent. Cela donne parfois l'impression qu'il s'agit de schémas sur lesquels les différents appareils techniques sont juxtaposés et expliqués lorsqu'ils sont utilisés dans un projet. Ce ton toujours objectif se rattache à une tradition de l'impression en relief au sein de l'art moderne dans les années 1920, qui n'est plus guère présente aujourd'hui, comme l'ont imposé par leur style les progressistes de Cologne ou le Musée de la société et de l'économie de Vienne d'Otto Neurath. Le titre de l'ouvrage, "La gravure sur bois allemande après 68", a donc été choisi par l'artiste au réseau international, qui partage son temps entre la Hongrie et l'Allemagne, pour se démarquer ironiquement de la gravure sur bois récemment redevenue courante !

Exposition :
Musée municipal d'art Spendhaus, Reutlingen, 12/7 - 6/10/2013