Ika Huber: Coelin

Beauté

Dans son texte, Rudi Fuchs aborde avec soin et précision les nouveaux travaux de l'artiste, née en 1953 à Fribourg où elle vit. Le volume "Coelin", nom du bleu spécial qu'elle utilise dans ses œuvres, permet bien sûr de jeter un coup d'œil sur des travaux plus anciens, plus figuratifs. Le livre rend ainsi visible le passage à la forme d'abstraction très particulière d'Ika Huber, comment le coup de pinceau reconnaissable dans le brun terreux, encore lié à la figuration, se détache et devient une forme libre. Cela nous entraîne dans le mouvement du trait de pinceau, et Rudi Fuchs parle ainsi du fait que si ces tableaux avaient une voix, "ils murmureraient". Ika Huber pose également un tel "son" sur les dessins à la craie, où le flux du pinceau est encadré et préparé. Et on l'entend bien sûr aussi dans les aquarelles. C'est avec une ligne de l'excentrique Thomas Lovell Beddoes que Rudi Fuchs conclut son éloge d'Ika Huber : "Un lac / Est un fleuve, enroulé et assoupi comme un serpent", revenant ainsi sur le sens du procédé d'Ika Huber, qui permet de voir le tableau dès le début et de le reconnaître à chaque étape, et qui atteint une intensité qu'il appelle tout simplement "beauté".