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Catalogue d'exposition, Contemporary Fine Arts CFA Berlin
Compilé par Fabrice Hergott
Texte (fr./all./angl.) de Fabrice Hergott
120 pages avec 104 illustrations en noir et blanc et 16 en couleur
format 25 x 18 cm, couverture souple
En 1972, Michel Würthle et ses amis Ingrid et Oswald Wiener ont ouvert le restaurant EXIL à Kreuzberg. Je ne sais pas pour quelle raison l'EXIL est rapidement devenu le restaurant le plus important de la scène berlinoise - peut-être tout simplement parce que plus d'un artiste exilé y était particulièrement bien accueilli. C'est là, au bord du Landwehrkanal, que se rencontraient des artistes, des acteurs et des metteurs en scène allemands et étrangers, sans qu'on leur demande leurs origines ou leurs papiers ; c'est là que s'est opérée la transformation d'une scène locale, presque provinciale, en une scène internationale. L'EXIL est ainsi devenu l'un des lieux les plus intéressants et les plus vivants de la ville, permettant à Berlin de retrouver sa réputation de ville cosmopolite ouverte à tous pour les noctambules.
Le cercle d'artistes qui le fréquentait était parfois composé de Joseph Beuys, Dieter Roth, Günter Brus, Walter Pichler, Richard Hamilton, Eduardo Paolozzi, Georg Baselitz, Markus Lüpertz, Maria Lassnig ou Martin Kippenberger, pour ne parler que de ceux que j'ai pu découvrir parmi les centaines de dessins que Würthle a réalisés en plus de 25 ans. Il entretenait avec eux une sorte de relation professionnelle - la plupart étaient des amis - parce qu'il ne pouvait évidemment pas se permettre de ne faire que manger et boire avec eux. Würthle dirigeait l'entreprise et veillait à ce que tout se passe bien, tout en sachant associer les affaires à cette ambiance particulière que l'on recherchait là-bas. Nous ne devons en aucun cas oublier que les métiers de la gastronomie font partie des activités les plus éprouvantes, vraiment épuisantes. Ce qui n'empêchait pas Würthle d'observer ses clients et de se laisser gagner par la magie de cette clientèle inhabituelle qui - paradoxalement - trouvait dans l'EXIL sa terre promise.
Les affaires sont florissantes. En 1979, Würthle vend l'EXIL pour reprendre, avec Reinald Nohal, le PARIS BAR, situé plus au centre, qui devient en un rien de temps le lieu mythique qu'il est encore aujourd'hui. La personnalité de Michel Würthle agit comme un aimant. Les meilleurs artistes continuent d'y échanger boissons et repas contre des œuvres qui tapissent rapidement les murs du sol au plafond. On y va pour voir cette nouvelle caverne d'Alibaba, pour admirer ce café qui combine le principe de la Colombe d'Or de Saint-Paul de Vence ou de la Kronenhalle de Zurich avec la dérision et l'autodérision du mouvement punk qui inonde la planète. Le flair punk ne s'effacera jamais complètement du PARIS BAR - une persistance qui laisse perplexe, mais que l'on peut sans doute trouver dans la personnalité de Michel Würthle. Il n'est pas seulement un restaurateur professionnel à fleur de peau, il est aussi - derrière le masque de la modestie, le sourire sincèrement gêné - un artiste.
Exposition :
CFA Contemporary Fine Arts, Berlin, 8 - 22/9/2018

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