Stefanie Unruh: Works

Comment une cabine de tramway se transforme en salle de bal

Dans son nouveau livre, Stefanie Unruh dresse une sorte de bilan intermédiaire de son œuvre entre 2000 et aujourd'hui. Carla Schulz-Hoffmann a décrit le cœur de l'œuvre de l'artiste munichoise de la manière suivante : "Dans de grands ensembles d'œuvres thématiquement liés, elle s'occupe d'une question classique de l'existence artistique, de sa position au sein de son histoire respective". Unruh négocie donc des questions sur l'identité, s'occupe de traces et de souvenirs, d'actions et de situations quotidiennes, tout en plaçant toutefois la réalité sous une lumière surréaliste. Son étude des mythes de la vie quotidienne est influencée de manière durable par son intérêt pour les phénomènes médiatiques. Ainsi, en 2005/2006, Stefanie Unruh a si habilement ajouté des portraits dessinés à une série subtile de papiers peints floraux à motifs noir et blanc que ce n'est qu'en y regardant de plus près que les modèles photographiques reviennent à l'esprit : Mohammed Atta et ses complices et la célèbre image de Ramzi Binalshibh portant un turban, qui attend actuellement à Guantanamo le début annoncé pour 2021 de son procès pour participation aux attentats du 11 septembre, émergent d'une liane de fleurs. En 2010, Stefanie Unruh reprend le lien entre le floral et les motifs renvoyant à l'islamisme dans des dessins à l'encre aussi simples qu'efficaces : L'"uniforme" de la burqa surgit comme un corps étranger de l'ornementation charmante qui résonne avec l'interdiction islamique des images, l'une des femmes tient en outre un pistolet à la main. Le dessin, point de départ récurrent de l'œuvre de Stefanie Unruh, n'est toutefois qu'une de ses capacités médiatiques - elle travaille avec autant de virtuosité avec des objets et des installations vidéo, avec lesquels elle apporte sa contribution, souvent interrogée, aux débats actuels sur l'occupation des espaces publics. Ce faisant, il n'est pas rare qu'elle en détourne les connotations formelles : Un foyer représentatif devient une grotte sombre, une ancienne cabine de tramway se transforme en salle de bal.